AVE BAGACVM
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

AVE BAGACVM

Groupe de reconstitution historique antique.
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -48%
Philips Hue Pack Decouverte 2024 : lightstrip 3M + ...
Voir le deal
119 €

 

 jeux de société romains - de l'histoire en général

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
Publius Muius Mansuetus

Publius Muius Mansuetus


Messages : 80
Date d'inscription : 08/10/2013
Localisation : Paris

jeux de société romains - de l'histoire en général Empty
MessageSujet: jeux de société romains - de l'histoire en général   jeux de société romains - de l'histoire en général Icon_minitimeDim 27 Avr - 9:33

bonjour,
ce post est dédié à l'histoire des jeux dans l'Antiquité (voire au Néolithique) en général et romains en particulier.

Vous trouverez toujours les règles du XII scripta, des latroncules… que nous présentons en prestations dans le post suivant : https://ave-bagacum.forumgratuit.org/t349-jeux-antiques

bonne lecture


Dernière édition par Publius Muius Mansuetus le Lun 15 Sep - 5:08, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Publius Muius Mansuetus

Publius Muius Mansuetus


Messages : 80
Date d'inscription : 08/10/2013
Localisation : Paris

jeux de société romains - de l'histoire en général Empty
MessageSujet: de l'histoire   jeux de société romains - de l'histoire en général Icon_minitimeDim 27 Avr - 9:46

Les jeux dans l’Antiquité

INVIDA PVNCTA
JVBENT FELICE
AVDERE DOCTVM

L’origine

Pour Platon c'est le dieu Thot qui inventa les jeux et les dés   [1, 2] : il s’agissait de tromper la vigilance de la Lune pendant 5 jours pour que la déesse Nout puisse accoucher d’Osiris, Haroësi, Seth, Isis et Nephthys [2]. Ces 5 jours sont des jours épagomènes [2]. Ce sont les 5 jours qu’il faut ajouter au calendrier si on considère que dans une année on compte12 mois de 30 jours comme dans l’Antiquité. L’année complète est donc : (12 x 30)+ 5 jours.
Plutarque décrit le jeu pratiqué par Thot (ou Hermès) comme un tric trac, mais il s’agit d’une dénomination commune pour des jeux de société où s’oppose 2 partenaires qui acceptent les mêmes règles et avec un matériel approprié (dés et plateau) [2] au 1er siècle ap. J.-C.
L'ingénieux Palamède , fils de Naupliaus et Clyménée (petite fille de Minos) reste cependant pour les Grecs l'inventeur des jeux de dés et des jeux de société (comme la pettie) [2] afin d'occuper les Achéens [1, 3] pendant la guerre de Troie. Hérodote pensent que ce sont les Lydiens affamés [1, 2] devant Troie qui inventèrent les jeux afin de tromper leur faim. A propos de Troie, de nombreuses amphores, kyathos… grecs datés entre le Vème siècle et le Ier siècle av. J.-C. représentent Palamède et Thersites jouant au jeu des 5 lignes. Ces 2 personnages de la guerre de Troie sont ensuite remplacés par Ajax le grand et Achille [2].

Au delà de la tradition gréco-romaine, les premiers artefacts humains identifiés par les archéologues comme des jeux apparaissent au Néolithique [5, 6]. Ce sont des jeux de plateau (des tables de pierre creusées de trous qui évoquent les mancalas), découverts près de Aïn-Ghazal ou Beidha (Jordanie) par exemple et datés d'environ 7 000 ans av. J.-C. [5]. Ces premières traces archéologiques sont donc contemporaines de grands changements dans la vie humaine : sédentarisation, apparitions de l'élevage et de l'agriculture...

Les deux origines principales citées pour expliquer la naissance des jeux de société sont : une origine divinatoire / des pratiques magiques ou un besoin de sociabilisation / intégration des hommes [2, 5, 6, 7].
Concernant les pratiques magiques, dés et osselets sont souvent associés à des tentatives humaines pour comprendre la volonté divine [6]. Ces procédés de divination correspondent exclusivement à un tirage au sort (pas d’astres, ni de Pythies, ni de présages pris en compte) [2]. C’est la cléromancie [2]. A tire d’exemple, les Grecs et les Romains consultent respectivement Tyché et Fortuna avec des osselets [2]. Palamède aurait fait consacrer ses dés à Argos, dans le temple de Tyché (plus tard devenu temple de Jupiter Néméen) [2]. Junon (appelée Moneta) est régulièrement consultée sur des sujets graves à pile ou face [2]. De plus, des plateaux de jeu de 20 cases, datés de -1 300 av. J.-C., en forme de foie ont été retrouvés au Moyen-Orient [6].

D’une manière générale, de nombreux jeux ont dû exister depuis le Néolithique mais peu ont laissé de traces [7, 8] : transmission orale des règles, tracés à même la terre des plateaux...[8]. Par exemple, une seule règle antique d’osselets est connue, celle de l’empereur Auguste (« le coup de vénus ») [8] alors que le matériel archéologique est très répandu. On peut noter qu’il semble que les règles des jeux de dés chez les romains s’annoncent oralement avant le début d’une partie [7]. Pour les jeux de plateau, l’archéologue ne dispose que du matériel exhumé des fouilles. Dans ces conditions l’archéologue à peu de chance de reconstituer les règles [2, 7]. A titre d’exemple, quels pourrait être les règles et les objectifs associés à la découverte d’un damier [2] ? Quel pourrait être le déplacement des pions [2] ? Enfin, il faut signaler que les jeux se transforment et les règles s’adaptent au fur et à mesure de leur diffusion [6].

Les jeux de société sont très populaires chez les Egyptiens (jeu du Senet et jeu du Mehen, 2 jeux de parcours et de blocage) et au pays de Sumer (jeu de la tombe royale d’Ur). Les premiers jeux de ce genre sont datés entre-3 000 et -4 000 ans av. J.-C. A titre d’exemple, un mehen a été identifié parmi les objets retrouvés dans les fouilles du village Néolithique de Nagada (Egypte) ou dans la tombe de Aha (2ème roi de la 1ère dynastie égyptienne, vers -3000 av. J.-C.) [2]. Les pièces du jeux sont des boules et des lionnes [2]. On en connaît des exemplaires à Chypre et en Crête à partir de -2 000 ans av. J.-C. [2, 6, 7].
Ce sont des jeux à part entière : rien ne permet plus de les rattacher à une pratique divinatoire ou à un aspect de la vie humaines (semailles…) [2]. On est ici face à l’acte de naissance du jeu de société : plateau transportable pour jouer et pions associés [2].
Les jeux égyptiens et sumériens sont assez connus car ils sont associés à une abondante iconographie et correspondent à de nombreux artefacts archéologiques [7].

A l’opposé, les jeux d’origine grecque et, dans une moindre mesure, romaine sont peu, voire pas, connus [7]. Les jeux sont mentionnés par Homère dans l’illiade et l’Odyssée [1,2] vers le VIIIème siècle av. J.-C. Les prétendants de Pénélope, par exemple, jouent sur des peaux de taureaux (le plateau de jeu ?) avec des jetons (jeu du « pessos » ?) [2]. Il faut remarquer qu’Homère ne connaît pas de nom pour désigner les dés cubiques qui existent en Egypte depuis au moins depuis 1500 ans [2]. Les dés cubiques les plus anciens proviennent de l’Indus et sont datés vers -2300 ans av.J.-C. [2]. Les dés des périodes antérieures sont à 4 faces [2].
De la Grèce du IVème siècle, 3 jeux de parcours et d’affrontement nous sont connus : les jeux de dés (et plus tard le XII scripta), la pettie et le jeu de la ville [2]. Les jeux de dés (ou kuboï) sont des jeux où le hasard s’exprime en parallèle de la nécessité de s’adapter aux circonstances [2] comme le XII scripta.

Les jeux de plateaux romains

Concernant les jeux d’origine romaine, ils semblent dériver en grande partie des jeux grecs [7] (par exemple le Pente grammai dérivé de la pettie ou encore les latroncules dérivés du jeu de la ville [2]) mais certains proviennent de Gaule, d’Egypte ou de Perse [8]. On retrouve des allusions à ces jeux dans les textes classiques (Macrobe, Martial, Ovide, Sénèque, Suétone). Il semblerait que l’empereur Claude (10 – 54 ap. J.-C.) ait également écrit un traité sur les jeux. Cependant la plupart de ces textes classiques ont disparu (Suétone, Claude…) [7]. On retrouve essentiellement des traces à même le sol (en pierre) de plateaux de jeu [6, 7]. On note cependant que peu de tables de jeux gréco-romains avec des plateaux gravés dessus, comme on l’observe sur des poteries, des fresques ou bas-reliefs ont été retrouvés par les archéologues [6].


La plupart des jeux de plateau romains correspondent à des jeux à 2, de parcours et/ou de stratégie où il faut affaiblir et détruire l’adversaire [7].
Toutes les catégories sociales jouent [6, 7]: personnages puissants comme les empereurs Auguste et Claude [7] et les plus humbles. Jouer est cependant réservé aux hommes. Jouer est aussi le signe d’une situation politique et économique stable pour Rome et les Romains [9]. La popularisation et la propagation de ces jeux passent par les légionnaires dans tout l’empire [7, 8].

Les Romains jouent à l’extérieur de chez eux, dans les espaces publics : forums, basiliques, colonnades de temples, stades, théâtres, cirques, tavernes et thermes [8, 9]. Les marbres des gradins supérieurs (réservés à la plèbe) du cirque et les sols de certaines salles des thermes d’Hadrien de la cité d’Aphrodisias en Turquie sont d’ailleurs célèbres pour leurs plateaux de jeu gravés [9]. Au IIIIème siècle ap. J.-C., à la fin de l’empire, des forts de légionnaires possèdent également leur salle de jeu [9].
Tous ces lieux sont publics. En effet, à de rares exceptions comme à Ephèse ou dans la villa de Vallon en Suisse, aucun jeu n’a été trouvé dans des maisons particulières [10]. Dans cette dernière villa datée entre le I et le IIIème siècle ap. J.-C., des astragales (os de mouton pour osselets ou dés), des pions pour des jeux comme les latroncules, des billes ont été retrouvés [10]. Un plateau de XII scripta est visible sous le portique central [10]. A Pompéi, seuls quelques dés et pions ont été dégagés des fouilles des villas [8].

Identification des jeux : la marelle ronde et la marelle triple

L’archéologue allemand C. Blumein a décrit en 1918 une forme arrondie, divisée en quadrants et gravée dans le sol à côté d’un autre jeu comme le XII scripta [7, 11]. Ce jeu est également gravé sur des surfaces verticales [11]. Plusieurs hypothèses ont été proposées comme celle d’une marelle circulaire [7, 11]. La règle proposée ne fonctionne pas [11, 12]. En revanche, cela pourrait être un jeu encore inconnu (mais proche du jeu médiéval « franc carreaux ») [11]. Il a été suggéré que cela pourrait être marqueur topographique [7, 11] ou encore un porte-bonheur ou serait lié à une pratique magique [11].
Comme souvent le matériel de divination est proche du matériel de jeu, l’archéologue est souvent confronté à des problèmes d’identification avec la tentation de comparer à des objets de l’époque actuelle [6, 7]. Un autre exemple illustre cette difficulté d’identification : des marelles triples (voir les règles ci-dessous) sont parfois gravées sur des surfaces verticales, parfois associés à des symboles magiques, à des marques de tailleurs de pierre, des symboles chrétiens et quelques fois se retrouvent clairement dans un contexte ludique [12]. A cela s’ajoute des datations peu fiables [12]. U. Schädler en conclut que les romains ne connaissaient peut-être pas ce jeu même s’ils pratiquaient la marelle simple [12].

[1] L. Becq de Fouquières, Les jeux des anciens, éditions C. Reinwald, Paris, 1869.
[2] Jean-Marie Lhôte, Histoire des jeux de société, Flammarion, Paris, 1994.
[3] S. Tarroux, Art du jeu, jeu dans l’art de Babylone à l’occident médiéval, catalogue de l’exposition, éditions de la réunion des musées nationaux, Grand Palais, Paris, 2012, p.24.
[4] Virgile, L’Enéide, Ink Book édition, Paris, 2012, traduction par A. Bellessort.
[5] I. Finkel, Art du jeu, jeu dans l’art de Babylone à l’occident médiéval, catalogue de l’exposition, éditions de la réunion des musées nationaux, Grand Palais, Paris, 2012, p.16
[6] I. Bardiès-Fronty et A.-E. Dunn-Vaturi, Art du jeu, jeu dans l’art de Babylone à l’occident médiéval, catalogue de l’exposition, éditions de la réunion des musées nationaux, Grand Palais, Paris, 2012, p.12
[6] C. BREYER, Jeux et jouets à travers les âges. Histoire et règles de jeux égyptiens, antiques et médiévaux, Bruxelles, éditions Safran, 2010
[8] V. Dasen et U. Schädler, Archéothéma n°31, Jeux et jouets gréco-romains, novembre-décembre 2013, p.6
[9] U. Schädler, Archéothéma n°31, Jeux et jouets gréco-romains, novembre-décembre 2013, p.38
[10] M. E. Fuchs, Archéothéma n°31, Jeux et jouets gréco-romains, novembre-décembre 2013, p.42
[11] U. Schädler, Art du jeu, jeu dans l’art de Babylone à l’occident médiéval, catalogue de l’exposition, éditions de la réunion des musées nationaux, Grand Palais, Paris, 2012, p.20
[12] U. Schädler, Archéothéma n°31, Jeux et jouets gréco-romains, novembre-décembre 2013, p.64


Dernière édition par Publius Muius Mansuetus le Sam 21 Mai - 5:08, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Appius Furius

Appius Furius


Messages : 78
Date d'inscription : 08/01/2012
Age : 49
Localisation : Baisieux

jeux de société romains - de l'histoire en général Empty
MessageSujet: Re: jeux de société romains - de l'histoire en général   jeux de société romains - de l'histoire en général Icon_minitimeMar 29 Avr - 12:40

Bravo !!!
Revenir en haut Aller en bas
Caius Benitus Fulgor
Admin
Caius Benitus Fulgor


Messages : 1446
Date d'inscription : 09/06/2011
Age : 38
Localisation : Bettrechies Nord

jeux de société romains - de l'histoire en général Empty
MessageSujet: Re: jeux de société romains - de l'histoire en général   jeux de société romains - de l'histoire en général Icon_minitimeMar 29 Avr - 16:38

Pfouuu GE-NIAL !
Revenir en haut Aller en bas
https://ave-bagacum.forumgratuit.org
Contenu sponsorisé





jeux de société romains - de l'histoire en général Empty
MessageSujet: Re: jeux de société romains - de l'histoire en général   jeux de société romains - de l'histoire en général Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
jeux de société romains - de l'histoire en général
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» L'art de la guerre chez les romains
» Les romains de haut rang
» jeux antiques

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
AVE BAGACVM :: La taverne :: Divers-
Sauter vers: