bonjour,
voilà un petit post concernant les jeux de société pratiqués par les romains.
je suis en train d'écrire un petit topo avec différents jeux mais déjà voici le produit du week-end.
et voici la règle si vous voulez vous laisser tenter
Description des jeuxLes règles ci-dessous sont décrites par C. BREYER (2010) et citées par le site http://www.jocari.be.
La MarelleC’est un jeu pour 2 joueurs. Il existe 2 types de plateaux de jeu ; le plateau simple et le plateau triple. Le plateau simple a été décrit par Ovide dans
L’art d’aimer et dans les
Tristes. A ces 2 types de plateaux correspondent 2 règles sensiblement différentes. Cependant l’objectif des joueurs est le même : aligner 3 pions.
Le plateau simple : un carré dont les angles sont reliés par les diagonales et les centres des côtés sont reliés par les médiatrices constitue le plateau. Cela forme 9 intersections.
But : aligner 3 pions sur le plateau.
Matériel : un plateau de marelle simple et 6 pions (3 pions de couleur identique pour chacun des 2 joueurs).
Mise en place : chaque joueur reçoit 9 pions d’une même couleur. Les joueurs décident qui sera le 1er joueur.
Tour de jeu : dans un premier temps chaque joueur place ses pions où il le souhaite sur un intersection du plateau. Les placements ont pour but de former un alignement ou d’empêcher son adversaire d’en former un. Une fois tous les pions placés, les joueurs déplacent à leur tour un pion vers une intersection libre.
Le vainqueur est celui qui a formé en premier un alignement avec ses 3 pions.
Marelle tripleCe jeu connu aujourd’hui sous le nom de jeu du moulin est attesté dès 1 300 av. J.-C. en Egypte ; on en a découvert des plateaux dans le niveau 9 à Troie (-350 av. J.-C.). C’est un jeu très populaire dans l’antiquité romaine. De nombreux exemplaires sur tous types de supports ont été retrouvés à travers l’empire.
Le plateau triple : 3 carrés de tailles différentes constituent le plateau de jeu. Ces carrés sont reliés par des lignes au centre de leurs côtés. Cela forme 24 intersections entre les carrés et les lignes. Les lignes ne traversent pas le carré central.
But : aligner 3 pions sur le plateau de jeu pour prendre des pions à l’adversaire.
Le vainqueur est celui qui réussit à voler 7 pions adverses***.
Matériel : un plateau de marelle triple et 18 pions (9 pions de couleur identique pour chacun des 2 joueurs).
Mise en place : chaque joueur reçoit 9 pions d’une même couleur. Les joueurs décident qui sera le 1er joueur.
Tour de jeu :
Le jeu se divise en 2 phases :
1ère phase : chaque joueur pose à son tour un pion sur une intersection. Le placement est libre. Si le joueur réussi à former un alignement de 3 pions de sa couleur, il prend 1 pion adverse de son choix présent sur le plateau. Les placements d’un joueur peuvent aussi empêcher son adversaire de former un alignement.
2ème phase*** : chaque joueur déplace à son tour 1 pion vers une intersection adjacente libre. Si il réussit à former un alignement, il prend 1 pion adverse de son choix présent sur le plateau.
Lorsqu’un joueur prend un pion adverse, ce pion ne doit pas appartenir à un alignement. Si tous les pions adverses sont impliqués dans des alignements, il pourra alors choisir un de ces pions et défaire un alignement.
Il est interdit à un joueur de défaire un alignement et le reformer avec le même pion.
***Note importante : Dans la règle proposée par C. BREYER (2010), pendant la seconde phase de jeu, si un joueur n’a plus que 3 pions, il peut poser un pion où il veut sur le plateau pendant son tour. Des tests nous ont montré que la limite de pions (3 restants) doit être augmenté à 4. Ces tests ont également montré que le 1er joueur à qui il ne reste plus que 3 pions a perdu. Cette correction que nous proposons rejoint l’alternative proposée par Becq de Fouquières (1863) : un joueur peut poser / déplacer un pion où il le souhaite et de la façon la plus avantageuse si il ne lui reste que 4 pions sur le plateau.Le jeu des 12 signes (XII scripta ou ludus duodecim scriptorum)Le XII scripta est un jeu pour 2 joueurs. Il est comme la marelle très populaire chez les romains où il est attesté dès -300 av. J.-C. C’est un jeu de course et de blocage. Il est considéré comme un ancêtre direct du trictrac et du backgammon. Dans l’antiquité romaine, il est joué sur un plateau composé de 3 lignes de 2 x 6 stations. La ligne centrale du
XII scripta disparaît entre le IV ème et le VIème siècle ap. J.-C. Le
XII scripta devient le trictrac vers le XIème siècle et le backgammon au XIXème siècle.
Les stations sont constituées de cases ou de lettres. Les lettres forment souvent des mots ou des maximes dont des exemples sont donnés ci-dessous :
VIRTUS IMPERI La puissance de l'Empire
HOSTES VINCTI Les ennemis sont vaincus
LUDANT ROMANI Les Romains jouent
HOSTES VICTOS Les ennemis vaincus
ITALIA CAUDET L’Italie se réjouit
LUDITE ROMANI Jouez les romains
LEVATE DALOCU Ote toi de là Laisse ta place
LUDERE NESCIS Tu ne sais pas jouer
IDIOTA RECEDE Imbécile Va-t-en
INVIDA PUNCTA De mauvais coups
JUBNET FELICE obligent le joueur habile
AUDERE DOCTUM à bien jouer
ABEMUS INCENA Nous avons mangé
PULLUM PISCEM Du poulet, du poisson
PERNAM PAONEM Du jambon et du paon
VENARI LAVARI Chasser, se baigner
LUDERE RIDERE Jouer, Rire
OCCEST VIVERE C'est vivre
La règle ci-dessous est proposée par C. BREYER (2010).
But : le vainqueur est le joueur qui à réussir à faire parcourir les 36 stations du plateau par ses 15 pions et les a fait sortir. Les joueurs doivent faire entrer leurs pions sur la 1ère station de gauche de la ligne centrale (voir photo), puis la parcourir entièrement, parcourir ensuite la ligne supérieure et enfin celle de la base où les pions pourront sortir.
Le parcours est commun aux 2 joueurs. Les 6 premières stations sont appelées la table d’entrée et les 6 derniers, la table de sortie.
Matériel : un plateau et 30 pions (15 pions de couleur identique pour chacun des 2 joueurs) et 2 dés. Un gobelet pourra servir à lancer les dès.
Mise en place : chaque joueur reçoit 15 pions d’une même couleur. Les joueurs décident qui sera le 1er joueur.
Tour de jeu :
Lancer les 2 dés. Les dés indiquent le nombre de stations que le joueur devra parcourir avec un pion (totalité des 2 dés) ou avec 2 pions (1 dé chacun). Si 1 dé ne peut pas être joué, il l’est par l’adversaire.
Tous les pions doivent être sur la table d’entrée avant d’entreprendre le parcours.
Tous les pions d’un joueur doivent être sur la table de sortie avant de commencer à les sortir.
1 pion peut occuper une station vide ou occupée par ses propres pions.
1 station occupée par 1 seul pion adverse peut être occupée par le pion du joueur. Le pion adverse est dit « frappé ». Ce pion est éjecté du plateau. Son propriétaire doit le faire entrer à nouveau avant d’entreprendre de bouger ses pions sur le plateau.
Il faut signaler des versions alternatives : jeux avec 3 voire 5 dés, jeux où les pions parcourent le plateau en sens inverse, jeux avec pions pré-positionnés sur le plateau.
Les latroncules (ou ludus latruncolorum - latrunculi)C’est encore un jeu pour 2 joueurs et qui est extrêmement populaire chez les Romains à partir de la république. C’est un jeu de stratégie. Le vainqueur est appelé l’
IMPERATOR et les pions
calculi (petits cailloux) sont les
milites (soldats) et/ou les
latrones (mercenaires). Dû à une grande pratique de ce jeu à travers tout l’empire, de nombreuses variantes existent :
- damiers de 7 x 7, 8 x 8, 9 x 9 ou encore 10 x 10 cases ;
- damiers avec des cases barrées ou non ;
- pions d’un type unique ou pions séparés en fantassins et cavaliers ou fantassins et « dux » ;
- pion capturé immédiatement ou non ;
- pions présents sur le plateau au début du jeu ou posé dans une première phase de jeu ;
- …
Quelque soit la variante, le But est d’encercler les pions adverses afin de les capturer.
Le plateau ci-dessus correspond à une version avec
milites et
latrones . Il peut être utilisé sans aucun problème avec la première règle présentée plus bas.
La 1ère règle présentée ci-dessous est la variante, pour plateau non barré, proposée par U. Schädler et citée dans Art du jeu, jeu dans l’art de Babylone à l’occident médiéval, Dossier Enseignants (2012), dans Archéothéma N°31 (novembre-décembre 2013) ainsi que par C. BREYER (2010).
Matériel : un plateau de 8 x 8 cases et 32 pions (16 pions identiques pour chacun des 2 joueurs).
Mise en place : chaque joueur reçoit 16 pions d’une même couleur. Les joueurs décident qui sera le 1er joueur. Le plateau est vide au départ.
Tour de jeu :
Chaque joueur place à son tour 1 pion sur le plateau. Aucune capture n’est autorisée pendant cette phase.
Lorsque tous les pions sont posés, les joueurs bougent à leur tour de jeu 1 pion vers 1 case libre. Les pions peuvent faire mouvement verticalement ou horizontalement.
Les pions peuvent sauter par dessus 1 pion adverse si la case cible est libre à la manière du jeu de dame. On peut enchaîner les sauts tant que la règle est respectée.
Il est normalement interdit de faire un déplacement qui placerait le pion en situation d’encerclement à moins que cela permette la capture d’un pion ennemi.
Un pion est encerclé quand 2 côtés opposés de sa case (horizontalement ou verticalement) sont occupés par des pions de l‘adversaire. Le pion encerclé ne peut plus bouger, il est neutralisé. Au tour suivant, l’adversaire pourra capturer le pion au lieu de se déplacer. Entre temps, ce pion aura pu être libéré : le joueur neutralisera un des 2 pions adverses en l’encerclant à son tour.
Si un mouvement conduit à encercler simultanément plusieurs pions adverses, ces pions adverses sont tous neutralisés.
La partie se termine quand un joueur n’a plus qu’un seul pion.
Une partie peut être arrêtée si les mouvements des 2 joueurs les pousseraient à se faire capturer sans riposte possible. Dans ce cas, c'est le joueur avec le plus de calculi adverses capturés qui gagne.
Variante par C. BREYER (2010) et citées par le site http://www.jocari.be) : les joueurs reçoivent 8
milites et 8
latrones. Ces
calculi sont disposé sur le plateau avant de jouer. Avant de débuter la partie, les
milites sont positionnés en première ligne face à l’adversaire tandis que les
latrones sont disposés en seconde ligne.
C. BREYER (2010) indique que les pions peuvent être au nombre de 24 également.
Pour les déplacements, les milites se déplace de 1 case horizontalement ou verticalement. Les latrones se déplacent obliquement de 1 case. Il est possible de reculer. Contrairement à la version précédente, il est interdit de sauter par dessus un pion ou plusieurs pions adverses.
Un ou plusieurs pions bloqués peuvent être immédiatement retirés du jeu.
La 2ème règle présentée est la variante pour plateau barré est proposée par C. BREYER (2010).
Matériel : un plateau de 8 x 8 cases dont les cases sont barrées de lignes et 32 pions (16 pions identiques pour chacun des 2 joueurs).
Mise en place : chaque joueur reçoit 16 pions d’une même couleur. Les joueurs décident qui sera le 1er joueur. Le plateau est disposé de telle façon qu’une case non barrée se trouve en bas à droite de chaque joueur. Les 16 pions de chaque joueur sont placés sur les 2 lignes du plateau les plus proches de chacun.
Tour de jeu :
Chaque joueur, à son tour déplace 1 pion vers une case libre adjacente. Contrairement à la variante précédente sur plateau simple, il est interdit de sauter par dessus un pion ou plusieurs pions adverses.
Si le pion est sur une case non barrée, le mouvement est libre (horizontalement, verticalement ou diagonalement).
Si le pion est sur une case barrée, il doit se conformer aux directions indiquées par les lignes marquées sur la case.
La capture est identique à celle décrite par les 2 premières variantes. On peut également prendre dans un coin (neutralisation par les 2 cotés adjacents du coin).
Variante par C. BREYER (2010) : les joueurs disposent chacun de 8 milites et de 8 latrones.
Les milites avancent toujours horizontalement et verticalement. Ils ne peuvent pas reculer.
Les latroncules se déplacent dans toutes les directions si ils occupent une case non barrée. Si ils occupent une case barrée, ils doivent se conformer aux directions indiquées par les lignes sur les cases.
ci-dessous à droite, un plateau de Latroncules en 7 x 7
SourcesL. Becq de Fouquières, Les jeux des anciens, Paris, éditions C. Reinwald, 1869
C. BREYER, Jeux et jouets à travers les âges. Histoire et règles de jeux égyptiens, antiques et médiévaux, Bruxelles, éditions Safran, 2010
Art du jeu, jeu dans l’art de Babylone à l’occident médiéval, Dossier Enseignants, Musée de Cluny, Paris, novembre 2012.
Art du jeu, jeu dans l’art de Babylone à l’occident médiéval, catalogue de l’exposition, éditions de la réunion des musées nationaux, Grand Palais, Paris, 2012
Archéothéma n°31, Jeux et jouets gréco-romains, novemvre-décembre 2013
L’excellent site : http://www.jocari.be
Autres sites :
http://www.archeothema.com/
http://nasium.net
http://www.geoludie.com
http://latin.collegejeanjaures-cransac.org
http://www.louvre.fr/routes/jeux-et-jouets