les decorations sur les renforts d'épaules

Ce sujet est délicat à trancher car depuis des années nous nageons en plein brouillard . La cause est due au peu de représentation sur les stèles, et surtout à la grosse difficulté d'interpréter ces décors sans bien savoir si il s'agit de peintures ou d'appliques métalliques, si il s'agit de cuir ou de linothorax . La question reste totalement ouverte et si on s'interdit tout sous prétexte de ne pas en savoir suffisamment , alors on ne fait rien . De mon coté je ne trancherai pas et reste ouvert à toute proposition

le relief le plus ancien qui fait apparaitre une décoration sur des épaulières vient du monument d'ahénobarbus, monument actuellement conservé au Louvre. Cette série de relief présente plusieurs moments de la vie citoyenne , militaire et religieuse : du census du citoyen, en passant par l’enrôlement dans le service militaire puis les sacrifices offerts aux dieux pour achever la cérémonie .

Ce relief est estimé avoir été réalisé vers 100 av JC

L'un des soldats porte une cotte de mailles, aucun doute là dessus . Le renfort d'épaule comporte une décoration, une sorte de corde montant en lacet autour d'un axe



et l'interprétation qui en est faite par connolly ( ne tenez pas compte du casque qui est anachronique)

le deuxième relief présente sur une armure qui apparait sur le monument dit de " bocchus" , trouvé à Rome et interprété comme célébrant la défaite de Jugurtha face au roi de Maurétanie Bocchus qui s'était finalement rallié à Sylla .

Ce bloc sculpté est daté des événements : vers 91 av JC .

Pas mal d'équipement figuré sur les 4 cotés de ce monument, vous n'avez ici qu'une seule face . La majorité des militaria semble toutefois appartenir à des militaires de haut niveau : tribun ou centurion , au vu de la crête transversale portée par les deux armures mises sur les trophées encadrant le bouclier . Il y a aussi des représentations de cnémides et de boucliers ronds sur les autres faces .

Difficile de décrire précisément la décoration : on dirait une sorte d'empilement de triangle . Je n'arrive pas à trouver d'images plus précises

le relief en lui-même



l'interprétation de connolly

Un fragment d'un tombeau monumental de Saliceto Panaro , près de modène en Italie ; la datation tourne après la seconde moitié du Ier s av jc . Par comparaison stylistique, par la présence du glaive à poignée trilobée ( visible aussi sur le tombeau du centurion minucius, vers 44-42 av JC ) , du trophée avec lances croisées derrière le bouclier ( visible aussi sur le tombeau de munatius plancus légat de césar enterré à Gaete  dans le Latium et décédé en 15 av JC) , on peut pointer une datation post-césarienne

Sur le renfort d'épaules il semble se trouver une décoration qui reprend la tête de diablotin présente en phalère sur le harnais proche . En dessous de la tête se trouverait selon moi la représentation d'un bouclier hexagonal.

Pas moyen d'avoir une meilleure photographie. Le seul livre qui fait le point est en italien ( ca ce n'est pas encore le problème , je me débrouille) , mais surtout il coute très cher en occasion, au minimum 100 euros sur les sites étrangers .Mais il a l'air vachement intéressant du fait du corpus des tombes et représentation en italie du nord, où beaucoup de reliefs post-césariens, augustéens et Ier sont présents

Habitus atque habitudo militis ; Monumenti funerari di militari nella Cisalpina Romana  de Claudio Franzoni .

Bon le relief semble toutefois représenter un officier au vu de l'équipement sur l'armure

c'est top...

j'ajoute cette phalere au panier



Mais franchement, le coup du dessin en corde c'est juste excellent et efficace. Les hussards n'avaient ils pas des brandebourgs et des fausses nattes pour bloquer les coups de sabre?

Elle est belle cette phalère , sauf que d'après les konig qui la commercialise, elle est datée du 3 eme s ap jc, donc hors de période chronologique traitée pour notre étude ...helas

Une superbe décoration d'épaulière , hélas bien éloignée de la période césarienne, il s'agit d'un morceau de l'autel de Pergame , érigé vers - 188 av jc . Jean luc Féraud a choisi cette décoration sous forme de peinture sur ses épaulières . Il s'agit de foudres étreintes dans leur milieu, un peu comme sur les épisèmes légionnaires sous l'empire . Par contre au vu du type d'armure, aucune confusion possible, c'est un linothorax pur jus, dans la grande tradition classique puis hellénistique .

c'est un chanfrain de cavalerie, probablement métallique, qui sert à protéger la tête du cheval au combat et à effrayer les adversaires